Pendant longtemps, j’ai cru que l’argent me permettrait d’atteindre quelque chose. Un ailleurs. Une version plus pleine, plus libre, plus légère de moi-même. Je l’ai poursuivi avec cette impression familière (presque universelle) qu’il me manquait quelque chose.
Et puis un matin, en pensant à ma vie, à mes fils, à mon travail, j’ai réalisé ceci : je vis déjà une grande partie de ce que je croyais que l’argent allait m’offrir.
L’argent peut acheter la liberté.
Mais je suis libre. Libre d’être exactement la femme que je veux être. Libre de faire un travail qui me ressemble, qui fait sens pour moi. Je ne suis pas enfermée dans un rôle, ni dans une fonction, ni dans une vie qui m’étouffe.
L’argent peut acheter du temps.
Et pourtant, j’ai ce luxe immense d’avoir du temps pour mes enfants. Du vrai temps. Pas des miettes volées entre deux réunions ou deux obligations. Du temps présent, enraciné, offert. Mon mari me le disait encore récemment : c’est une chance rare, ce privilège de pouvoir accompagner nos fils dans leur adolescence en étant pleinement là.
L’argent peut acheter la santé.
Je vis dans un pays où j’ai accès aux soins, où je peux me nourrir correctement, où la médecine est accessible. Et je suis en bonne santé.
Alors pourquoi ce besoin si fort de gagner plus, toujours plus ?
Je n’ai pas besoin d’argent pour être libre.
Je n’ai pas besoin d’argent pour être présente.
Je n’ai pas besoin d’argent pour exister.
Mais j’en ai besoin, oui.
Pour couvrir mes dépenses quotidiennes. Pour voyager. Pour investir en moi, dans ma famille, dans mes projets. Pour soutenir les causes qui me tiennent à cœur. Pour créer. Pour bâtir. Pour respirer avec plus de légèreté.
Ce n’est pas une course. Ce n’est plus une course. Ce n’est pas une quête depuis un manque. C’est une recherche d’équilibre. Une envie de sécurité, d’ancrage, de stabilité.
Et surtout, c’est un rappel que je ne pars pas de rien. Je pars déjà du plein. D’un plein d’amour, de liberté, de temps et de santé. D’un plein de sens.
Et si le vrai travail, ce n’était pas de courir après l’argent, mais de se souvenir que nous sommes déjà riches — et de bâtir à partir de là ?