Ce que je fais n’est peut-être pas du travail

On m’a demandé récemment pourquoi je travaille.

Et j’ai pris le temps de réfléchir. Vraiment.

Parce que je ne voulais pas répondre par réflexe, par automatisme. Je voulais être juste. Avec moi. Avec la vie que je mène aujourd’hui.

Et la vérité, c’est que je ne crois pas que je travaille.

Pas dans le sens où on l’entend habituellement. Pas dans le sens des horaires fixes, des feuilles de temps, des performances à mesurer, des promotions à briguer.

Depuis mes derniers échecs professionnels — et il y en a eu, des lourds, des amers : des candidatures ignorées, des entreprises ratées, des projets qui n’ont jamais décollé — j’ai pris une décision radicale.

Je ne ferai plus que ce qui vient du cœur. Ce qui me traverse avec clarté, ce qui m’anime, ce qui me parle en silence.

Je ne veux plus travailler pour vivre. Je veux vivre en faisant ce qui a du sens.

Alors, j’ai mis de côté l’obsession du chiffre, du salaire, du rendement.

Et je me suis autorisée à créer autrement.

Je fais moins, oui. Parce que j’ai moins de moyens pour financer mes idées, mes intuitions, mes élans.
Mais je fais mieux. Parce que je le fais en étant alignée. En étant entière.

J’avance à mon rythme.
Et dans ce rythme, j’ai de la place pour mes enfants. Pour leurs rires, leurs questions, leurs silences.
J’ai de la place pour moi aussi, pour me reposer, me recentrer, me réinventer.

Je suis sortie de la course. Celle qu’on appelle réussite, mais qui ressemble parfois à une fuite.

Cela ne veut pas dire que je n’ai pas d’ambitions. Ni que je refuse les opportunités.

Cela veut juste dire que mes objectifs ne sont plus les mêmes.
Mes KPIs ont changé. Mon calendrier aussi.
Je n’opère plus selon des trimestres, mais selon mes saisons intérieures.

Alors, est-ce que c’est encore du travail ? Je ne sais pas.

Mais je sais que c’est vivant. Et que ça me tient debout.
Et c’est tout ce qui compte.